Communiqué PS Ivry – Accueil des migrants

Il y a quelques mois, le maire d’Ivry avait rassemblé le monde associatif pour poser la question de l’accueil des migrants. C’est unanimement que près de vingt associations avaient dit leur solidarité. Tout un chacun convient qu’il s’agit de populations qui sortent de situations effroyables. Les réfugiés sont polytraumatisés, chaque étape de leur voyage s’étant accomplie au péril de leur vie. Bien souvent au cours de leur périple, ils se sont heurtés à l’indifférence sinon au rejet agressif des habitants des pays traversés.

Dans ce contexte, l’initiative d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, est courageuse : créer une « bulle d’accueil » de courts séjours pour les migrants. L’un des centres prévus serait accueilli à Ivry, rue Jean-Jaurès, sur un lieu qui appartient à la ville de Paris. Ce lieu sera ouvert à la fin de cette année civile aux familles, femmes et enfants (les hommes seuls seront eux, accueillis à Paris, près de la Porte de la Chapelle). Cet établissement offrira 350 places, avec espaces de cuisine, scolarisation, personnel social, d’encadrement et de soutien. L’Etat et la mairie de Paris garantissent moyens et personnel pour veiller sur la santé, la sécurité et l’accueil dans des conditions dignes de cette population, prise en charge par des services compétents et que plusieurs ONG se proposent d’accompagner. Comme l’a précisé Madame Versini, adjointe à la mairie de Paris, chargée de la solidarité et de la lutte contre les exclusions : « ce centre est un palliatif à la rue et surtout pas un hébergement de moyen terme. Juste le temps pour chacun de se reposer et d’être orienté vers un dispositif plus pérenne. L’Etat promet d’ouvrir massivement des places en centres d’accueil et d’orientation (CAO) et en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) qui recevront les candidats au statut de réfugiés, afin de désengorger la capitale (et Ivry!) et d’éviter l’embolie des lieux provisoires ».

Nous ne pouvons que nous réjouir de ce projet et des garanties qu’il apporte. Nous ne pouvons qu’apporter notre soutien à cette démarche et à notre maire pour avoir accepté cette proposition. Nous socialistes d’Ivry, tenons à manifester notre solidarité à ces réfugiés ; nous ferons tout ce qui nous est possible pour faciliter leur cohabitation cordiale avec le quartier  et leur séjour dans notre ville.

On peut toutefois regretter que Philippe Bouyssou ait pris cette décision sans aucune concertation préalable, ni avec les élus, ni avec la population ; l’information a été donnée après que le processus ait été engagé, sans le moindre égard pour les Ivryens. Certes il a obtenu comme contrepartie qu’on puisse accueillir dans ces locaux un certain nombre de SDF pris en charge à Ivry et il a obtenu gain de cause. Mais il lui appartient avant tout de rassurer la population déjà très marquée par l’expérience du campement Truillot.

Il s’agit de ne plus voir des centaines d’immigrants camper dans les rues de notre ville, comme ce fut le cas en face de la cité Truillot et comme c’est encore le cas rue Pierre Sémard ou dans d’autres petites enclaves bidonvillisées d’Ivry.

Ivry sera une fois de plus en première ligne pour la solidarité envers les plus fragiles. La situation est a priori très différente de celle qui avait abouti à l’installation sauvage de Roms à Truillot. En ouvrant un centre d’accueil structuré et encadré, entièrement financé par Paris (20%) et l’Etat (80%), c’est l’occasion de démontrer à Ivry une solidarité concrète et efficace, sans retomber dans les travers rencontrés précédemment et sans qu’il ne coûte aux Ivryens. Il faut pour cela que chacun puisse veiller à ce que le cadre établi et les moyens garantis soient effectifs.

Nous attendons donc que les élus et les Ivryens soient pleinement associés à la mise en place et au suivi de ce projet, qu’ils puissent exprimer leurs attentes et que leurs inquiétudes soient respectées et entendues ; la réussite de cette démarche solidaire n’en sera que plus grande. 

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